Salut tout le monde, j’espère que vous allez bien et que votre été se passe bien. Aujourd’hui je vous parle de Michel Peiry, aussi appelé le sadique de Romont. Et oui, je vous emmène en Suisse, ne me remerciez pas !
Michel Peiry
Michel Peiry, c’est un tueur en série qui a fait 11 victimes, principalement des autostoppeurs, et dont la méthode était toujours la même: prendre un passager, le menacer avec une arme à feu, l’attacher, l’agresser sexuellement, et le tuer avant de brûler son corps. Mais n’allons pas trop vite, essayons d’abord de présenter le bonhomme.
Michel Peiry est né le 28 février 1959, dans une famille recomposée. Il adore sa mère, qui ne lui rend pas son amour, et déteste son beau-père, un alcoolique et pédophile violent. Les choses ne se passent pas mieux pour lui à l’école, où il est harcelé. Je ne sais pas si son désir de vengeance a planté la graine ou contribué à la croissance de son sadisme, mais à 13 ans, il développe déjà un désir de torturer ses camarades de classe. Puberté oblige, il découvre aussi son homosexualité. Il l’avoue au curé du coin, qui couche alors avec lui et lui donne 50 francs.
Attention, c’est peut-être tragique, mais tout cela ne justifie pas pour autant le chemin que Michel va prendre. Il y a plein de gamins qui ont souffert durant leur enfance, tous ne deviennent pas des Jeffrey Dahmer ou des Michel Fourniret. Ayons pitié pour l’enfant qu’il était, pas pour ce qu’il est devenu. Pas d’excuses pour les salopards !
Malgré cette enfance horrifiante, Michel semble grandir et devenir un homme tout à fait normal, avec une vie sociale ordinaire et une passion pour la spéléologie et les voyages. Il a même un compagnon, avec qui il est très tendre. Néanmoins, lors de l’un de ses voyages, il va laisser tomber le masque.
Le 1er septembre 1981, alors qu’il est en voyage aux Etats-Unis, il rencontre un canadien nommé Sylvestre, qui devient sa première victime. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus, car le corps de Sylvestre ou même son nom complet n’a jamais été retrouvé.
Comme la plupart des tueurs en série, Michel semble prendre une longue pause après ce premier meurtre. Mais le 4 février 1984, il tue un certain Frédéric dans la région de Grenoble. Là encore, nous n’avons même pas son nom, et encore moins son corps.
De même pour Anne-Laure, la seule victime féminine de Michel, qu’il avouera avoir tué en Camargue en juin 1985.
Ok, prenons un instant pour nous asseoir et discutailler un peu, parce que vraiment, avant les années 2010, le monde était archi terrifiant. J’ai déjà peur de prendre un Uber mais faire du stop ? Du stop ??? Non, vraiment, il fallait avoir des tripes dans les années 80.
Le 7 mai 1986, Michel prend le jeune Cédric Antille en stop. Cédric revient d’une soirée avec des amis, mais n’arrivera jamais à destination. 43 jours plus tard, son corps est retrouvé calciné à Arbignon, dans le Valais. Les enquêteurs concluent étonamment à un suicide, puis à un accident. Pour eux, Cédric a fait un feu, et ses vêtements se sont enflammés. Sur une montagne, seul, en pleine nuit, alors qu’il devait rentrer chez lui ?
La nuit du 14 août 1986, à Bellinzona, au Tessin, Fabio Vanetti disparaît après avoir raté son train. Michel avouera son meurtre.
1 novembre 1986, dans la région de Neufchâtel: un jeune homme de 16 ans, Paul, téléphone à ses parents en pleine nuit. Il est nu, et raconte avoir été pris en stop par un homme et avoir été violé sous la menace d’une arme à feu, puis aspergé d’essence. Il a tout de même, et heureusement, réussi à s’enfuir. Paul décrit son agresseur et sa voiture, mais n’est pas vraiment pris au sérieux par les enquêteurs, au début en tout cas.
15 mars 1987 dans le Valais près d’Orsières: un jeune couple découvre un corps partiellement brûlé, nu et bâillonné. Il s’agit de Vincent Puippe, un adolescent de 16 ans. Des témoins diront l’avoir vu faire du stop. La famille de Cédric Antille fait immédiatement le lien, et contacte la famille de Vincent. Les enquêteurs, eux, prennent les deux crimes séparément.
Le 16 avril 1987, Michel tue un certain Joël dans le Jura. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Le 24 avril 1987, Thomas, 16 ans, vient de finir une soirée avec ses amis au carnaval de Lausanne, et décide de rentrer en stop. Il est malheureusement pris par Michel, qui sort une arme et affirme être en cavale. Thomas essaie de sortir de la voiture, mais la porte passager est bloquée. Il est ligoté et bâillonné, puis emmené dans une forêt. Michel commence à abuser de Thomas, mais celui-ci se défend. Michel le frappe alors à la tête avec un marteau et plonge sa tête dans la rivière avoisinante. Il pense l’avoir tué et se barre, mais Thomas est bien vivant, et arrive à courir jusqu’au village de Sottens.
Arrêtons nous encore une petite seconde. Je ne pourrais jamais avoir le courage de Thomas. Sérieusement, être agressé et blessé aussi grièvement mais quand même réussir à marcher pour trouver du secours ? ça ne correspond tout simplement pas à la personne que je suis. C’est pour ça que si un jour un inconnu me pointe un flingue dessus et me dit “Monte dans la voiture” je hausse les épaules et je lui dit de tirer parce que je préfère clairement une mort rapide.
Bref, Thomas arrive à décrire son agresseur et sa voiture avec précision face aux enquêteurs. Un portrait-robot est établi et diffusé dans tous les commissariats de Suisse et dans la presse. C’est alors qu’à Romont, un jeune homme reconnaît son frère, Michel Peiry, 28 ans, qui fait actuellement son service militaire. Il en parle à sa famille, qui hésite à le dénoncer, mais finit par prendre la décision de le faire.
Une perquisition est aussitôt organisée chez lui…enfin, chez ses parents. On retrouve dans sa chambre des cordelettes et des baillons. On retrouve également le véhicule décrit par Thomas au pied de l’immeuble. Dedans, on trouve de l’essence et un marteau.
La police n’a pas besoin de plus, ils ont leur homme. Ils organisent une opération conjointe avec l’armée, et le 2 mai 1987, Michel est arrêté. Il reconnaît rapidement les agressions de Thomas et Paul, ainsi que le meurtre de Vincent. Il dit également que si la police ne l’avait pas arrêté, il aurait recommencé. (Bah c’est bien pour ça qu’on est venu te chercher, espèce de clochard.)
Les enquêteurs étaient au point mort concernant la disparition de Fabio à Bellinzona, mais l’arrestation de Michel Peiry relance l’affaire. En effet, Michel Peiry revenait de Yougoslavie à ce moment-là, et était possiblement passé dans le coin au moment de la disparition de Fabio. Les enquêteurs italiens interrogent Michel, qui avoue rapidement l’avoir pris en stop, l’avoir violé, tué et brûlé son corps. Il mène les enquêteurs jusqu’à une rivière où il a abandonné le corps.
Après ces aveux, les policiers décident de rouvrir les dossiers de toutes les disparitions ou morts inquiétantes où les victimes correspondent au “type” de Michel. C’est là que la mort de Cédric refait surface. Michel avoue ce meurtre. Il avoue aussi un autre meurtre commis en Italie, et un autre en Croatie en juillet 1986 (la vicitme, un certain Silvio, n’a jamais été retrouvé). Pour ce dernier meurtre, il s’était brûlé les jambes en voulant se débarrasser du corps, qu’on a d’ailleurs jamais retrouvé.
Michel avoue un total de 11 meurtres, mais se rétractera sur toutes les affaires où les corps n’ont pas été retrouvés.
Le procès de Michel débute le 30 octobre 1989, et le 2 novembre, il est condamné à la perpétuité. Il est techniquement libérable depuis 2002, mais les experts psychiatres s’opposent à sa sortie.
Les victimes et familles de victimes n’ont jamais reçu d’indemnisation, d’aide psychologique, ni quoi que ce soit. Thomas, lui, ne s’est jamais remis de son agression, et d’autre part, il a été condamné il y a quelques années pour pédophilie.
En 2002, Michel a envoyé une lettre d’excuses à la famille de Cédric, qui l’ignorent (et j’aurais fait pareil, parce que c’est bien d’apprendre aux gens à aller se faire foutre).
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! N’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de cette affaire dans les commentaires ou sur Twitter (@mwacpod), et à me faire des suggestions si vous en avez ! Et si vous le pouvez, n’hésitez pas aussi à faire un petit don pour que je puisse vous sortir plus d’affaires intéressantes. Et n’oubliez pas que vous pouvez écouter cette affaire en tapant Murder, Wine & Cheese là où vous écoutez vos podcasts ! Sur ce, je vous souhaite de trouver un billet de 10€ par terre, et je vous dis à la prochaine !
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